Alors que les studios Disney reculent chaque jour davantage les limites en termes d’animations qui se veulent, à juste titre, toujours plus belles et impressionnantes, ils ne sont pas à l’abri d’une panne d’inspiration concernant les thèmes et le traitement de leurs histoires qui ont parfois du mal à se renouveler. Vaiana en est le plus récent exemple et pas le moins décevant.
Reprenant à son compte la culture et les légendes des peuples d’Océanie, les spectaculaires paysages de ces îles paradisiaques, ce nouveau film d’animation met en scène une jeune fille intrépide et rebelle, fille d’un chef et qui n’aura de cesse de s’élever contre les traditions ancestrales de son peuple pour sauver son île et se trouver elle-même. Il flotte comme une impression de déjà vu ? Rien de plus normal car Vaiana reprend des ingrédients mille fois exploités auparavant et, chose plus grave, les scénaristes semblent s’enfermer eux même dans une impasse qu’ils n’ont eu de cesse de construire au cours des vingt dernières années.
Prenons par exemple, le personnage de l’animal secondaire sensé aider l’héroïne dans sa quête et apporter les ressorts comiques à l’histoire (l’une des marques de fabrique de la firme) se réduit ici à un coq abruti inexpressif dont les running gags n’amusent plus vraiment au bout de la deux ou troisième fois, alors que le cochon au potentiel beaucoup plus intéressant reste à quai. Autre symptôme de ce passage à vide, le second degré et les clins d’œil qui desservent le film plus qu’ils ne le mettent en abîme. Ainsi, le demi -dieu Maui déclare à Vaiana qu’il va la frapper si elle se met à chanter, hors l’un des plus gros handicaps du film reste justement cette surabondance de chansons toutes plus pénibles les unes que les autres.
On a l’impression que la mécanique tourne à vide et que personne ne tient la barre alors que le film enchaine presque mécaniquement les séquences chantées, émotives, chantées, effrayantes, chantées, comiques, chantées,… C’est d’autant plus dommage que le voyage de Vaiana regorge de moments de bravoure (l’attaque des pirates, les titans, le crabe géant) et que l’héroïne, malgré le poids des stéréotypes, reste attachante.
Loin des grands classiques du genre, Vaiana se borne à être un spectacle impressionnant mais un peu vain, très éloigné de la Reine des Neiges pour ne citer que la plus récente réussite de Disney qui, malgré l’emballage marketing, se posait comme un conte en tous points dignes du niveau d’excellence du studio.
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