Soyons honnêtes, l’intérêt principal de cet Instinct de survie réside dans une Blake Lively en bikini et au meilleur de sa forme luttant pendant une heure trente pour échapper aux crocs d’un requin un peu énervé. Et de ce point de vue, le film tient toutes ses promesses.
Porté à bout de bras par l’actrice présente dans pratiquement tous les plans, Instinct de survie se montre généreux en exotisme aussi bien qu’en suspens et en séquences chocs. Solide artisan et réalisateur aguerri (La maison de cire et Esther restent d’excellentes séries B), Jaume Collet-Serra nous livre un nouveau film de genre qui, s’il ne restera pas au panthéon des films de requins, n’a pas à rougir de ses glorieux prédécesseurs.
Si nous sommes loin du mythique Les dents de la mer qui restera encore longtemps le maitre étalon du genre, de l’angoisse distillée par The Reef et du plaisir décomplexé de Peur Bleu, Instinct de survie demeure cependant bien plus jouissif qu’un Open Water de triste mémoire.
Bien sûr, le film n’évite pas certains écueils comme le très dispensable pathos familial qui accompagne l’héroïne tout au long de son périple, la première sortie surf de Nancy filmée comme un clip publicitaire, ou la trop faible caractérisation des personnages secondaires. Centré autour de Blake Lively qui livre une prestation fort convaincante, l’histoire laisse de côté tout autre protagoniste, réduisant à néant l’implication du spectateur lorsque certains se font croquer par le requin. De plus, le réalisateur choisit (mais est-ce vraiment un choix délibéré ?) de faire de son prédateur un simple animal. Un requin certes dangereux et vindicatif mais loin de la dimension quasi mythologique, de la Bête surgit du néant qui entourait le requin des Dents de la mer, et dans une moindre mesure The Reef.
Une fois accepté ce positionnement ainsi que quelques raccords malheureux (les lèvres de Nancy sont méchamment gercées, ou pas, selon les plans), on se laisse porter avec plaisir vers un final, sinon vraisemblable, en tout cas suffisamment bestial pour justifier tout le plaisir que procure le film. Épaulé par la musique du très prolifique Marco Beltrami, des effets spéciaux convaincants, une réalisation solide et l’omniprésence de la sculpturale Blake Lively, Instinct de survie demeure un film efficace, sans autre prétention que de nous procurer notre lot de frissons, de plaisir ou de peur, ce qui reste la plus noble des causes.
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