Adapté du comics de Mark Millar et réalisé par Matthew Vaughn, Kick Ass réussit le pari d’être à la fois un vrai film de super héros, une réflexion sur le statu des supers justiciers, un authentique film d’action doublé d’une comédie résolument incorrect. Le tout réalisé de main de maitre et interprété par un casting impeccable.
Kick Ass est résolument ancré dans l’univers des geeks dont il emprunte maintes références. Le héros est d’ailleurs lui-même un adolescent fan de comics, un peu mal dans sa peau et à la recherche d’une identité et d’une place dans la société comme tous les garçons de son âge. Sa vie bascule quand il décide de revêtir un costume de super héros et de créer Kick Ass, un redresseur de tort à l’image de ceux dont il suit les aventures dans ses bandes dessinées.
Kick Ass ne se contente pas de mettre en scène une bande de geeks parce que c’est dans l’air du temps. Le film assume pleinement son influence en étant truffé de références.
Des clins d’œil cinématographiques avec une réplique de Scarface, une allusion à John Woo et un réel hommage au maitre lors des scènes de fusillades. On peut même penser à Nikita quand Hit Girl est coincée dans la cuisine à court de munition et qu’un homme de main s’apprête à lui tirer dessus au bazooka.
Des clins d’œil à l’univers des comics bien sur avec de multiples références à Batman, Spiderman et bien d’autres.
Des clins d’œil aux jeux vidéo enfin, notamment dans la scène de fusillade nocturne de Hit Girl durant laquelle on a l’impression de jouer à un FPS. Et c’est bien là que le film peut poser un problème.
La violence, omniprésente et explicite, est cool dans Kick Ass, ou du moins représentée comme telle. Hit Girl abat les méchants comme dans un jeu vidéo, Big Daddy éduque sa fille en lui apprenant le maniement des armes avec pour seule valeur la loi du talion. Si l’apprentissage difficile de Dave Lizewski en Kick Ass nous fait bien comprendre que le monde réel est bien différent de celui des comics et des jeux vidéo, que le balles et les coups font mal et peuvent tuer, le film change de ton dans sa seconde partie pour verser dans une violence certes exagérée mais aussi magnifiée. C’est jouissif quand on le prend au second degré et avec suffisamment de recul mais comme le film cible principalement un public assez jeune, on peut être septique sur la façon dont certaines scènes seront reçues.
Ceci étant, Kick Ass réussit à alterner des scènes d’action, de combat et de fusillades impressionnantes avec des passages franchement drôles, tout en se posant de réelles questions sur le statu de super héros. Ceux qui sont présentés dans le film compensent tous un manque derrière leur masque. Dave Lizewski en Kick Ass et Chris D'Amico en Red Mist cherchent à exister dans le regard des autres, Damon Macready en Big Daddy voue sa vie à la vengeance, quitte à sacrifier celle de sa fille pour parvenir à ses fins.
Le personnage interprété par Nicolas Cage est en cela particulièrement tordu. Vigilante extrémiste, il n’hésite pas à tirer sur sa fille de onze ans munies d’un gilet pare balle pour l’habituer à l’impact des balles. Il fait de Mindy un instrument de mort particulièrement efficace qui massacre les truands à tour de bras quand elle ne se fait pas tabasser par un Mark Strong littéralement habité par son rôle.
Des scènes incorrectes comme cela, Kick Ass en regorge et c’est un vrai bonheur de constater que le cinéma américain peut encore produire de tels films.
Pour une fois, l’affiche du film tient ses promesses. Kick Ass est un film cool, impertinent, subversif, drôle et intelligent. Ca fait du bien !
1 commentaire:
Vraiment bon ce film, on est toujours balancé sur la question :
"film bidon, ou film excellent ?"
je reste convaincu que c'est un très bon film, des acteurs excellents, des personnages, attachants, un très bon scénario, bref ce film, qui n'est pas une parodie bidon, est vraiment bon !
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