C’est sous le parrainage de Peter Jackson que le jeune réalisateur Neill Blomkamp nous livre un film à la croisée de différents genres.
District 9 est en effet un film sous influences qui met en scène des extra terrestres dont le vaisseau s’est stationné au dessus de Johannesburg. Incapables de repartir, ils sont parqués dans des camps de réfugiés depuis plus de 20 ans. Le gouvernement et les gangs locaux s’intéressent à leur technologie alors que la population locale est de plus en plus hostile à leur présence qui trouble leur vie quotidienne. A l’occasion d’un transfert vers un autre camp, Wikus van der Merwe, un fonctionnaire quelconque est contaminé par un fluide extra terrestre. Il commence alors à se transformer et devient l’objet de toutes les convoitises.
District 9 commence par une série de témoignages de personnes ayant connu Wikus van der Merwe, sa famille, ses collègues de travail. Le film nous plonge ensuite au cœur de l’action lorsque, caméra à l’épaule, nous suivons l’intervention des équipes chargées du transfert de ces milliers de réfugiés.
Neill Blomkamp choisit de nous raconter son histoire par le prisme d’un homme banal, un fonctionnaire médiocre qui ne voit pas les atrocités de ses actes qui s’inscrivent dans la routine d’un travail quotidien. Le fait que le film se déroule en Afrique du sud n’est évidemment pas innocent. Mais si les analogies avec l’apartheid sautent aux yeux, le personnage de Wikus van der Merwe n’est pas non plus sans rappeler les fonctionnaires du régime nazi qui ne faisaient qu’exécuter les ordres qu’ils recevaient sans se poser trop de questions, consciemment ou non. Au fur et à mesure de sa transformation et de son exclusion sociale, Wikus va peu à peu prendre conscience des véritables enjeux qui motivent ses patrons, et accessoirement son beau père. De simple exécutant, il va alors se transformer physiquement et psychologiquement en un être qui retrouve son pouvoir de décision et se voit doté d’un armement destructeur.
L’influence du film la plus évidente pour tout joueur est sans conteste le jeu vidéo Halo dont on retrouve l’ambiance dans la plupart des scènes d’action. L’armement extraterrestre, les aliens eux-mêmes confrontés aux forces militaires gouvernementales, tout nous renvoie à ce jeu qui est devenu l’une des références du FPS. Et pour cause, Neill Blomkamp a commencé sa collaboration avec Peter Jackson sur une adaptation du jeu vidéo qui n’a jamais vu le jour. Les travaux préparatoires lui ont servis d’une part à tourner une étonnante bande annonce pour la sortie de Halo 3, véritable court métrage précurseur des scènes de batailles de District 9.
Mais les références dont se nourrit le film ne s’arrêtent pas là. On pense bien sur à la Mouche de Cronenberg lors de la déliquescence du corps de Wikus van der Merwe durant sa métamorphose. Les expériences monstrueuses que les scientifiques pratiques sur les extra terrestres ne sont pas non plus sans rappeler Starship Troopers de Verhoven. Et le personnage de Wikus à ses débuts pourrait tout à fait sortir du Brazil de Terri Gilliams.
Pourtant, District 9 possède une identité bien à lui, et l’on sent derrière ce film efficace la patte d’un réalisateur prometteur. A la fois film d’action, d’anticipation et réflexion intelligente sur la condition des réfugiés qui nous renvoie à une réalité brulante, en France comme aux Etas Unis, District 9 fait partie de ces rares films qui, comme Les fils de l’homme, parviennent à marier harmonieusement le spectaculaire et la réflexion sociale et politique. C’est sans conteste la marque d’un futur grand réalisateur avec lequel il faudra compter. L’avenir nous le confirmera.
2 commentaires:
J'ai vu il y a peut de temps District 9 et j'ai été très impressionné par le film quand j'ai su que c'était le premier long-métrage de Neill Blompkamp. Avec un budget assez maigre, le réalisateur nous offre un film de très bonne qualité. J'espère vraiment que District 9 n'est que le prémice d'une star montante dans le cinéma
Pfiou ! très bon film !
étrange et nous laisse nous interroger ! l'esploitation de le misère par des groupes peux scrupuleux, la manière dont les autorités gèrent ces étrangers...
La descente aux enfer de cet homme infecté est assez intéressante et très prenante.
j'ai juste trouvé que le film manquait un peu de longueur afin d'être efficace à 100 %.
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