
Comme toute production Pixar, et on n’imagine pas un retour en arrière un seul instant, Là-haut bénéficie d’une animation impeccable renforcée par la technique 3 D. Celle-ci se fait toutefois discrète, sans effet tapageur, et n’est là que pour renforcer la profondeur de champ et donner aux paysages et au voyage dans les airs une perspective nouvelle.
Les thèmes abordés ici sont peut être plus graves que d’habitude. Il est question de la vieillesse, de la mort, de ces rêves que l’on partage avec celui ou celle que l’on aime et que l’on ne prend pas le temps de concrétiser. Le temps passe, l’un des deux disparait et celui qui reste vit davantage dans ses souvenirs que dans le présent. On peut aussi remarquer que lorsque Carl donne un coup de canne sur la tête d’un ouvrier de chantier, on voit du sang pour la première fois dans une production Pixar.
Là-haut fourmille de séquences magiques, comme cette vie à deux résumée en quelques minutes, avec ses joies et ses drames. Le film comporte nombre d’idées riches et originales, un oiseau coloré et caractériel ou des chiens qui parlent. Pourtant on a l’impression qu’elles ne sont pas exploitées comme elles le devraient. Le potentiel comique de l’oiseau, du chien ou du scout sont énormes, et on reste un peu sur sa faim. Le film comporte aussi un petit anachronisme car l’explorateur Charles F. Muntz a une trentaine d’année quand Carl et Ellie sont enfants et le voient au cinéma. Or, lorsque Carl devenu un vieil homme le rencontre en chair et en os, Charles F. Muntz semble plus jeune et plus alerte que lui.
Contrairement à Wall-E dernièrement, la magie Pixar n’opère donc qu’à moitié. Là-haut reste un film d’une exceptionnelle qualité, tant d’un point de vue de l’animation que de l’histoire, mais le degré d’exigence auquel le studio nous a habitués est tel que l’on ne peut que ressentir une légère déception, au risque d’être parfois trop critique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire