samedi 1 novembre 2025

Smashing Machine

Avant les stars du MMA adulées par des millions de fans et hyper médiatisées, il y avait les pionniers d’un sport dont les règles évoluaient du fil des championnats plus ou moins officiels. Avant l’adrénaline et les feux des projecteurs il y avait la sueur et la solitude des vestiaires. 
C’est par ce prisme refusant le spectaculaire au profit de la dimension humaine de ses protagonistes que Benny Safdie a choisi de raconter son histoire, celle de Mark Kerr, de son staff d’entrainement et de sa femme Dawn Staples. 
Porté par une interprétation convaincante de Dwayne Johnson bien aidé par la présence d’Emily Blunt lors de ses scènes les plus intenses, Smashing Machine s’inscrit dans la longue lignée des films sportifs, plus proche d’un Raging Bull que d’un Rocky dans ce portrait d’une célébrité aux pieds d’argile qui va livrer son combat le plus âpre en dehors du ring. 
Soutenu autant qu’affaibli par une relation tumultueuse avec sa femme, Mark Kerr longtemps resté invaincu à ses débuts va faire l’expérience de la défaite et d’une dépendance aux opioïdes qui vont l’obliger à s’éloigner des rings pour mieux revenir et se retrouver. Mais loin des success stories habituelles du genre, le réalisateur s’attache à son biopic tout en évitant les pièges les plus évidents d’une histoire à première vue balisée. 
ATTENTION SPOILERS Pas de victoire finale en guise de rédemption ni de combat pourtant attendu contre son ami Mark Coleman mais une défaite cuisante contre ses propres démons FIN DES SPOILERS 
Entre l’épure attendue d’un certain cinéma indépendant américain et le passage obligé du tournoi final, entre scènes intimistes les plus souvent dramatiques et violence des combats sans esthétique superflue, Smashing Machine peint les prémices d’un sport spectacle ancré dans son époque, modelé par des combattants entrainés à la dure dont les combats les plus difficiles se déroulent souvent loin des acclamations de la foule.